Le mouron est une mauvaise herbe gracieuse qui pousse aux pieds des géraniums, des rosiers,
dans la tourbe retournée des rhododendrons.
Le mouron est une herbe à fleurs blanches facilement arrachable, qui aime le confort et porte mal son nom.
Pourquoi dit-on « se faire du mouron » ?
Pourquoi dit-on certaines herbes « mauvaises » ? Que leur reproche-t-on ? de pousser naturellement ou de proliférer sans aide ?
Le mouron, c’est l’enfance les doigts dans la terre, les seaux remplis et vidés au fond du jardin, le dump dans le sous-bois. Le mouron n’a rien à craindre, il s’enracine toujours ailleurs sans soucis. Il n’a que faire du nucléaire, de la guerre froide, des tensions entre père et mère, des chamailleries de bac à sable, il s’en fout « comme de l’an quarante », encore une expression aberrante.
Le mouron est une plante vert tendre qui ne plaît pas qu’aux oiseaux.
[si une hirondelle ne fait pas le printemps, aucune colombe n’a jamais garanti la paix]